Marie : la géographie de la licence au doctorat
Marie a d’abord obtenu une licence de géographie à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, après s’être orientée vers l’urbanisme, elle a choisi de revenir à la Faculté pour préparer un doctorat de géographie.
Quel est votre parcours universitaire ?
J’ai commencé par une licence de géographie, parcours aménagement, à l’Université de Limoges, puis j’ai poursuivi avec un master en urbanisme, parcours expertise internationale, spécialité villes des Suds à l’Ecole d’Urbanisme de Paris. Et aujourd’hui je suis à nouveau en géographie, en doctorat, au sein du laboratoire Géolab, à la faculté des lettres et sciences humaines de Limoges.
Pourquoi avoir choisi la géographie ?
Au départ un peu par hasard, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire après mon Bac S (choisi car c’était le bac qui permettait de « tout faire » mais sans intérêt pour les mathématiques, la physique-chimie ou la biologie), mais je savais que ce qui m’intéressait c’était de comprendre les phénomènes qui nous entourent, l’actualité, d’un point de vue plutôt « sciences humaines », la géopolitique, l’environnement. Je savais aussi que je voulais voyager et que la géographie pouvait offrir cette possibilité. Mon intérêt pour la géographie s’est confirmé en licence, au cours de laquelle j’ai d’ailleurs pu effectuer un semestre en Erasmus à l’Université de Stockholm, en Suède. Je me suis intéressée plus particulièrement aux villes et à l’aménagement du territoire à l’international, d’où mon choix de master, mais je me suis également rendue compte que malgré ce master en urbanisme, c’était vraiment la géographie qui m’intéressait.
Qu’avez-vous pensé de la licence de géographie ? La relation avec les enseignant.e.s ?
J’ai beaucoup aimé mes trois ans de licence, pour la diversité des sujets traités et le côté terrain, sortie (on en avait au moins une par an) que je trouve vraiment essentiel ! Les enseignants nous connaissent et sont disponibles pour nous encadrer et nous conseiller. Et c’est également une licence très complète, beaucoup de choses étudiées en première année de master urbanisme étaient des sujets que j’avais déjà pu voir en licence de géographie.
Quelles sont les compétences acquises pendant la licence de géographie ?
Je dirais que j’ai acquis des compétences en termes d’analyse, de diagnostic et de compréhension, en termes de prise de recul, de regard critique. Le travail en groupe et le fait de savoir bien s’exprimer à l’oral sont aussi des éléments que l’on développe en géographie, ainsi que les méthodes d’enquête (quantitatives et qualitatives) et le traitement des données récoltées. Je trouve qu’on apprend aussi à s’adapter au sujet et aux situations sur lesquelles on travaille et qu’on acquiert des connaissances sur de nombreux sujets, du quotidien au plus spécifique, ce qui permet de trouver « son » sujet.
Quelle est le sujet de votre thèse ?
Pour ma thèse je travaille sur la recomposition des territoires ayant subi une catastrophe naturelle, c’est-à-dire sur leur reconstruction : comment sont-ils reconstruits ? Par quels acteurs ? Et que cherche-t-on à reconstruire, quel territoire ? Je m’intéresse plus particulièrement à la collectivité d’Outre-Mer de Saint-Martin, touchée par l’ouragan Irma en septembre 2017, qui est donc mon terrain d’étude.
Quel est votre travail au quotidien ? Pouvez-vous nous décrire une journée type ?
C’est difficile de décrire une seule journée type, le doctorat offrant la possibilité de faire des choses différentes, mais on va dire que j’ai trois « grands » types de journées. Si je suis au laboratoire, je travaille généralement sur ma thèse soit en faisant de la bibliographie (recherche et lecture d’articles), soit en analysant les entretiens, les données collectées lors de mon dernier terrain (j’ai passé environ 3 mois à Saint-Martin de mars à juin 2018) et grâce aux résultats de mes analyses, je vais pouvoir faire avancer mon sujet, soit en préparant mon terrain de 2019 (les personnes que je souhaite rencontrer, ce que je leur demanderai, etc.). Si je suis sur mon terrain, à Saint-Martin donc, je passe généralement mes journées à contacter et rencontrer les interlocuteurs que je souhaite interviewés et à parcourir l’île et ses différents quartiers afin d’y réaliser des observations de ce qu’il s’y passe dans le domaine de la reconstruction. Enfin, le fait d’être doctorante me permet d’avoir une charge de cours, avec les étudiants de première année de licence 1 de géographie cette année, et certaines de mes journées sont donc consacrées à la préparation de ces cours.
Quelles sont les compétences nécessaires pour poursuivre en doctorat ?
Je pense que la première chose, ce n’est d’ailleurs peut-être pas vraiment une compétence, mais c’est d’être vraiment intéressé par le sujet sur lequel on travaille, parce que c’est sur ce sujet-là que l’on va passer 3 ans, et pas seulement du lundi au vendredi, puisqu’une thèse prend pas mal de place dans la vie d’un doctorant, donc il faut vraiment être sûr de son sujet. Sinon je pense qu’il faut aussi être curieux, organisé et rigoureux, qu’il faut savoir s’adapter et qu’il faut également avoir un côté sociable, que ce soit pour rencontrer les personnes que l’on cherche à interroger pour sa thèse comme pour pouvoir échanger avec les personnes que l’on rencontre (dans son laboratoire ou ailleurs), puisque que ces échanges sont, je trouve, souvent très riches et intéressants.
Quels sont vos projets professionnels ?
Pour le moment mon projet principal c’est de terminer ma thèse ! Cela étant, l’enseignement me plaît bien, et je pense que cela me plairait de pouvoir partager mon temps entre recherche et enseignement à l’université, être maître de conférences peut-être.
Un conseil pour une personne qui souhaiterait suivre ce même parcours ?
Je dirais, d’être curieux, de profiter de toutes les opportunités (stage, sujet d’exposé, associatif) pour tester les sujets qui nous intéressent, les méthodes de travail, etc., de ne pas hésiter à discuter avec les enseignants, les professionnels, c’est toujours intéressant ! Et sinon, d’être motivé, de s’investir dans ce que l’on fait, et puis de travailler aussi quand même !