Le foyer international et les services civiques

Léa et moi sommes arrivés à l’université début 2020, en tant que volontaire en service civique. Nous sommes respectivement responsables de l’animation du campus et de l’intégration des étudiants étrangers. Nos missions étant très liées car elles concernent toutes deux la vie universitaire, c’est tout naturellement que nous avons travaillé ensemble (et que nous le faisons toujours aujourd’hui).

Je m’appelle Simon Forestier. Fraîchement diplômé d’un Master 2 Management Internationale à l’IAE de Bordeaux, j’ai eu l’envie, après plusieurs échanges et stages à l’étranger, de me poser dans ma ville natale. Léa Welsch quant à elle, en parallèle de ce service civique, est étudiante en Licence pro Métier de la Culture.

Ensemble, nous avons investi la salle dédiée à l’international (B010). Au départ cette salle n’était qu’un débarras. Grâce à l’aide de Yoann (LISA) et Virginie (Service Relations Internationales) qui ont rangé la salle et commandé la plupart du mobilier, nous avons pu dès notre arrivée nous atteler à l’aménagement et à la décoration. Après quelques heures voilà à quoi le foyer international ressemble.

L’objectif de ce foyer est de créer un lieu dans lequel les étudiants internationaux peuvent trouver de l’aide, des renseignements et de la compagnie si besoin. Nous sommes également là pour conseiller et accompagner les étudiants français qui souhaitent partir en échange ou en stage. J’essaye ainsi de me rendre accessible et disponible pour pouvoir les aider s’ils en ont besoin.

Notre porte est toujours ouverte à tous ceux qui veulent venir discuter, prendre un café ou même faire une partie de baby-foot.

Portrait : Anna Odirisio

Anna est une étudiante italienne venue à Limoges en Septembre 2019. Nous avons décidé de vous présenter son parcours et ses choix car ils sont assez atypiques et peuvent en motiver plus d’un.

Anna vient d’une ville Italienne située au bord de l’Adriatique appelé Pescara. Après avoir validé sa licence en Langue et Médiation Linguistique, elle décide de poursuivre ses études dans un Master Langues, Littératures et Cultures modernes en anglais et français. Initialement son projet était d’améliorer son anglais afin de pouvoir exercer en tant que professeur d’anglais en Italie. Mais vous allez voir que le destin a fait que le rêve d’Anna évolue.

Dans le cadre de ses études, la nécessité de faire un échange universitaire était évidente. Cependant, comme son niveau d’anglais était suffisamment bon, elle décida de se tourner vers un échange en France afin de consolider ses acquis. Pour valider son Master, il lui fallait des connaissances fortes en anglais mais aussi en français. Ayant eu des professeurs qu’ils lui ont fait détester le français, elle avait, durant sa licence, perdu son niveau et son attrait pour notre langue.  Elle postula donc à différents échanges en Angleterre et en France (principalement Paris et Limoges). Mais se retrouvant plus dans l’atmosphère, la taille et l’authenticité de Limoges elle décida de tenter l’expérience Erasmus chez nous.

Bien évidemment, avant d’arriver, elle avait quelques préjugés et stéréotypes sur notre pays (et surtout sur ses habitants). Mais, je reprends ses mots « quand je suis arrivée, je suis tombée amoureuse de Limoges. C’était la France comme je l’avais toujours imaginée ».

Avec cet état d’esprit, son échange ne peut que bien se passer. Malgré le fait d’être arrivée à Limoges seule, elle est parvenue à se faire de bons amis, découvrir Limoges et la France, grâce à sa curiosité et aux différentes activités de l’Université. Elle insiste cependant sur un point, la différence d’âge et d’expérience entre les étudiants. Anna a 26 ans et elle est mariée depuis 3 ans, ainsi elle a été confrontée à un décalage fort avec d’autres étudiants qui, plus jeunes, partaient à Limoges uniquement pour faire la fête. Elle a su donc faire preuve d’une forte capacité d’adaptation.

Il faut bien le dire, le charme de notre ville et la bienveillance de certains ont rendu Anna « amoureuse » de notre pays, et cela se ressent immédiatement quand on lui parle. Comme elle le dit si bien, « cette expérience Erasmus m’a vraiment ouvert l’esprit et m’a fait changer. Je me suis passionnée pour cette langue et ce pays, et c’est quelque chose que je n’aurais jamais pensé dire auparavant ». Il s’agit là d’une chose que nous avons perdu, cet émerveillement au quotidien. Pour beaucoup d’entre nous, marcher dans les rues du centre-ville, ou sur les bords de Vienne ne nous procure pas d’émotions particulières à part : « Ah encore des travaux ... » ou « Il fait du bruit lui … ». En discutant avec Anna c’est ce que j’ai compris, elle donne l’image d’une personne consciente de la richesse qui l’entoure.

Au fur et à mesure du semestre, ses objectifs ont changé et sa volonté de rester a grandi. Se sentant « à sa place » à Limoges, elle décida de prolonger son expérience à travers un stage.

C’est ainsi que, grâce à Mme Nouhaud et à Mme Pradelle, Anna a eu l’opportunité de donner des cours d’italien à nos étudiants de la FLSH durant le second semestre. D’autres missions se sont aussi ajoutées, comme accompagner et conseiller les étudiants français qui aimeraient partir en Italie ou encore tenir, avec Léa et moi, le fameux foyer international.

C’est ainsi que le projet d’Anna a évolué, en arrivant elle désirait devenir professeur d’anglais en Italie mais après l’expérience de vie à Limoges elle veut désormais être professeur d’italien en France. Et cela est dû à deux choses : le charme de notre pays, et les attentions de certains.

Ce stage était censé durer jusqu’au 8 mai 2020, mais bien évidement avec la situation que nous connaissons tous, tout a été bouleversé.  Par malchance, elle n’a pu regagner l’Italie et sa ville natale avant la fermeture des frontières. Elle n’a pas voulu non plus mettre fin à son stage qui est pour elle l’accomplissement de son projet. Ainsi, elle vit son confinement dans la résidence Camille Guérin où, avec d’autres étudiants étrangers restés à Limoges, elle alterne entre les cours qu’elle continue de donner avec Mme Pradelle et les appels à sa famille.

Dès que le confinement sera levé, elle rentrera en Italie afin d’écrire son mémoire et revoir ses proches. Comme le stage à l’Université de Limoges a été écourté, elle pourra le reprendre pleinement en septembre pour deux mois afin de finir ses études. Après cela, c’est un point d’interrogation. Même si ses objectifs sont clairs, elle n’a pas encore trouvé ce qu’elle allait faire ensuite, bien qu’elle aimerait rester sur Limoges... Souhaitons-lui bonne chance !

A mes yeux de Limougeaud « pure souche », la vision qu’elle a eue de ma ville m’a fait prendre conscience de quelque chose d’évident mais qu’on oublie trop souvent. Il ne faut pas se lasser, ni être blasé des choses belles de notre quotidien, et cela prend encore plus de sens en période de confinement…

A méditer :)

Le début de l’année 2020 a été marqué par l’arrivée des nouveaux étudiants internationaux. Elles sont 6 (oui que des femmes) venant d’horizons diverses comme la République Tchèque, l’Ecosse ou le Brésil. Elles s’ajoutent aux 13 étudiants restant toute l’année universitaire.

Pour leur arrivée, nous leur avions préparé une semaine d’intégration qui leur permettrait à la fois de découvrir la richesse culturelle de Limoges mais aussi de s’approprier la ville dans des contextes plus festifs.

Après une visite de l’Université et de ses endroits clés, un tour de Limoges a été organisé à la manière d’un jeu de piste. Bien que guidées et accompagnées par des étudiants français, les nouvelles arrivantes avaient reçu une liste d’endroits incontournables à voir à Limoges. Nous les avons donc initiées aux belles ruelles du quartier de la Boucherie mais aussi aux avenues commerçantes du centre-ville. Le but ici est qu’elles deviennent autonomes et puissent se sentir à l’aise dans une ville dont elles ne connaissent rien. Il est vrai que quand on arrive dans une nouvelle ville, être familier avec les transports en commun, les commerces et lieux touristiques aide à vivre pleinement son expérience à l’étranger.

Enfin, cette semaine d’intégration s’est terminée dignement par une soirée Beer Pong au CRIL. Cela a été l’occasion pour elles de rencontrer d’autres personnes car des étudiants étrangers venant des autres campus se sont joints à nous.

Dès la semaine suivante, un concept pensé par Audric (le président de LISA) a été lancé au Duc Etienne. Il s’agit d’un Speed Friendship. A la manière d’un speed dating classique, les personnes s’assoient par petit groupe, font connaissance et toutes les 6 minutes doivent changer de place pour parler avec de nouvelles personnes. Grâce à cette mécanique et en invitant à la fois des étudiants français et des étudiants étrangers des autres composantes, cet événement a été une vraie réussite et le point de départ d’un semestre à Limoges plein de belles rencontres.

Une deuxième édition a même été organisée au début du mois de mars.

Un autre événement phare de ce semestre : la visite privée et gratuite du théâtre de l’Union. Grâce à Anaïs Pascal (chargée des relations publiques au théâtre et ancienne étudiante à l’Université) nous avons pu faire cette activité plus culturelle qui changeait de nos événements festifs. Ainsi sur inscription une quinzaine d’étudiants étrangers ont pu voir la salle des décors, des costumes, la scène en installation et avoir les précieuses explications et anecdotes d’Anaïs.

Cette activité s’est tenue le 25 février en salle A-003 précisément. 7 équipes, entre 3 et 4 étudiants ont donc tenté leur chance tour à tour afin d’élucider un mystère lié à la Faculté des Lettres : un professeur userait de son influence pour faire disparaître des étudiants et il se pourrait que Limoges ne soit pas sa première tentative … Parmi elle une équipe composée exclusivement d’étudiantes étrangères.